Cet article passe en revue un certain nombre d'hypothèses qui font des créoles une classe sui generis d'un point de vue historique et/ou typologique. Avec le créole haïtien comme point de référence, je dresse la liste des failles empiriques et théoriques de ces hypothèses. Les dernières, sous-jacentes à nombre de textes de créolistique contemporaine, ont des antécédents intellectuels dans ces travaux (pseudo-)savants, qui, à partir du XVIIè siècle, incluent les hypothèses (pré-/quasi-)darwiniennes de la genèse des créoles. Je conclus en esquissant une théorie alternative qui rend mieux compte des structures des créoles et de leur développement.
