L'aspect majeur de l'écriture du chinois tient dans sa structure idéophonétique. Les caractères chinois sont en effet, pour la plupart, composés de deux éléments : une clé sémantique, qui donne une indication sur le sens du caractère, et une composante phonologique, qui constitue un indice pour la prononciation. Dans une étude récente, nous avons montré que les enfants utilisent cette double structure quand ils apprennent de nouveaux caractères (Tsai & Nunes, sous presse) : les pseudo-caractères qui se conforment à la structure idéophonétique sont appris plus facilement que ceux qui ne s'y conforment pas, indépendamment de l'âge des enfants et du mode de test (lecture ou écriture). La présente étude veut préciser dans quelle mesure la composition du caractère affecte l'apprentissage, en faisant varier l'adéquation des pseudo-caractères à la structure idéophonétique et le type de règle phonologique impliquée dans la prononciation. Les résultats obtenus indiquent que l'apprentissage est affecté, de manière significative et indépendante, par la transparence de la clé sémantique et par la régularité de la composante phonologique.
