2004-2 | Plurilinguisme et politique européenne (Multilingualism and European politics) | |
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Gaetano BERRUTO (Turin, Italie)Plurilinguisme et politique européenne. Présentation(Multilingualism and European politics. Presentation)pp. 5-9
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Vincenzo ORIOLES (Udine, Italie)Plurilinguisme : modèles interprétatifs, terminologie et retombées institutionnelles(Plurilingualism: interpretative models, terminology and institutional effects)pp. 11-30
Ce travail propose une mise au point du cadre relatif au concept et à l'emploi du plurilinguisme, conçu comme un ensemble des phénomènes qu'on peut mettre en relation avec la présence simultanée de plusieurs systèmes linguistiques dans la compétence d'un locuteur ou bien dans le répertoire d'une communauté linguistique donnée. L'auteur retrace, avant tout, l'évolution de la sensibilité culturelle à l'égard d'un thème qui autrefois était refoulé et qui aujourd'hui, au contraire, est devenu central dans les milieux de la recherche scientifique. L'histoire de la notion et des termes qui s'y réfèrent est illustrée jusqu'à aborder les conséquences institutionnelles de ce renouveau d'intérêt: c'est dans ce contexte que s'intègrent la description des activités et des pistes de recherche suivies par le Centro Internazionale sul Plurilinguismo de l'Université de Udine.
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Peter Hans NELDE (Bruxelles, Belgique)Le nouveau plurilinguisme de l'Union Européenne et la linguistique de contact(The new multilingualism in the EU and the need for a language policy based on contact)pp. 31-46
L'Union européenne a reconnu la fonction symbolique et pluridisciplinaire du langage et de la culture dans l'unification politique de l'Europe. Les dirigeants de l'Union ont dû ainsi faire état des conflits créés par le monolinguisme et le plurilinguisme, qui sont tous deux des aspects de la linguistique de contact. Quel est le rôle d'un plurilinguisme nouveau dans le cadre des conflits linguistiques? Existe-t-il une politique linguistique qui tient compte de l'existence de plus de 50 langues européennes, dont la plupart des langues minoritaires, "moins répandues", régionales ? En vue d'un nouveau plurilinguisme la situation linguistique des minorités est examinée dans un contexte qui demande un aménagement linguistique européen concerté des Etats-membres de l'U.E.
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Silvia DAL NEGRO (Bolzano/Bozen, Italy)Language contact and dying languagespp. 47-58
Cet article s'occupe de la mort des langues dans la perspective du contact et du plurilinguisme. Le travail explore divers aspects de la recherche sur la mort des langues en essayant de délimiter critiquement l'objet d'étude. En particulier, on distingue les langues menacées des autres cas de langues en contact, tel le développement de pidgins et de créoles. Les aspects ici décrits regardent le rôle des semi-locuteurs dans une communauté où le processus de substitution de langue se déroule. Ensuite on observe l'interaction entre aspects extérieurs et intérieurs du langage et les conséquences linguistiques auxquelles s'attendre dans une langue obsolescente lorsque le processus d'attrition se prolonge longtemps. Enfin on montre l'importance du contexte dans la compréhension des phénomènes linguistiques de contact.
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Augusto CARLI (Modène, Italie)Plurilinguismo e lingue minoritarie nella politica linguistica europea / Plurilinguisme et langues minoritaires dans la politique linguistique de l'Union Européenne(Multilingualism and minority languages in European language policy)pp. 59-79
Cet article envisage quelques mesures normatives de la récente politique linguistique soutenue par l'Union Européenne (UE). On en dispute ici certains aspects problématiques et contradictoires. L'analyse considère deux différents secteurs : a) la protection des langues minoritaires et b) le régime des langues de travail à l'intérieur des institutions européennes mêmes.En ce qui concerne les langues minoritaires l'article prend en compte la Charte Européenne pour les Langues Régionales ou Minoritaires du 1er mars 1998 et en met en évidence les points de force ainsi que les faiblesses. Les contradictions entre les aspects théoriques et pratiques sont encore plus évidentes lorsqu'on prend en considération le régime linguistique des langues de travail à l'intérieur des institutions européennes. En ce cas la proclamation du plurilinguisme est complètement bouleversée par la pratique effective du monolinguisme anglais.
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Patrick RENAUD (Paris 3)Actions sur les langues et les situations linguistiques : observer les pratiques(Taking action on languages and language situations: looking at the practice)pp. 81-94
Le bilinguisme peut donner matière à deux approches différentes : l’une, traditionnelle, constitue les langues en objets préexistant à leur enseignement, soigneusement séparés dans leur description, leur identification, leur utilisation ; l’autre s’inscrit dans l’observation des pratiques langagières ordinaires, c'est-à-dire dire du langage dans l’action, traitant les langues comme des objets socialement produits, instables, et catégorisés dans le cours même des activités.
C’est dans cette seconde approche que s’inscrit la présente contribution qui analyse des interactions bilingues dans diverses activités. Deux observations s’en dégagent : l’interaction bilingue, loin d’être épuisée par une description de l’alternance des langues identifiées, se laisse analyser en diverses ‘couches’ plus fines, depuis les divers sous-systèmes de la langue jusqu’aux adresses et autres façons de dire, que l’activité discursive investit au mieux de leur adéquation à l’action en cours. De telles analyses des langues en relation à des pratiques sociales conduisent à s’inquiéter des effets réducteurs, sinon destructeurs, de modèles de gestion des situations linguistiques fondés sur la première approche, scolaire, du bilinguisme. -
Mario SQUARTINI & Carla MARELLO (Turin, Italie)Plurilinguisme et didactique des langues : quelques applications de l'Aspect Hypothesis(Multilingualism and language didactics: applications of the Aspect Hypothesis)pp. 95-104
Dans cet article nous présentons quelques applications des résultats de la linguistique acquisitionelle à la formation de l'enseignant, qui exige de plus en plus de nouveaux outils pour faire face au 'plurilinguisme' des interlangues des apprenants. En particulier, nos réflexions concernent l'acquisition du système aspectuo-temporel des langues romanes et l'interaction entre la valeur aspectuelle et le mode d'action des prédicats, tout en suggérant des cas prototypiques qui peuvent contribuer à affiner la sensibilité métalinguistique de l'enseignant.
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Rita FRANCESCHINI (Sarrebruck, Allemagne)Weshalb brauchen Linguistien mehrsprachige Sprecher? / Pourquoi les linguistes ont-ils besoin de locuteurs plurilingues ?(Why do linguists need multilingual speakers?)pp. 105-124
Face au grand nombre de travaux sur les différentes facettes du phénomène du plurilinguisme, on pourrait se demander si les analyses conduites jusqu'à nos jours peuvent avoir une retombée sur le développement de la théorie linguistique en général. S'agit-il seulement d'un thème à la mode (pour des raisons sociales bien compréhensibles, et incontestées) ou bien plutôt d'un défi pour la linguistique ? Après avoir examiné des questions de terminologie, l'article cherche à répondre à ces questions par onze thèses. L'importance pour le développement d¹une théorie linguistique fondée sur une pluralité linguistique est mise en évidence, ainsi que la centralité de concepts utilisés pour analyser l'acquisition de langues secondes (ou, récemment, de troisièmes et quatrièmes langues). Les fondements cognitifs sont discutés, ainsi que le traitement conjoint ou séparé de plusieurs langues au niveau cérébral.
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Georges LÜDI (Bâle, Suisse)Pour une linguistique de la compétence du locuteur bilingue(Towards a linguistic theory of the competence of a multilingual speaker)pp. 125-135
Le plurilinguisme individuel et social est normal, représente l’épanouissement optimal de la faculté de langage; l’unilinguisme représente de plus en plus, dans le monde d’aujourd’hui, un handicap. Pourtant, dû, entre autres, à de nombreux et anciens préjugés contre le bi- ou plurilinguisme, grand nombre de théories et modèles linguistiques n’en tiennent guère compte. Sur le fonds d’une approche holistique de la compétence plurilingue, cet article distingue différentes formes de « devenir bilingue », discute la question de l’évaluation d’un répertoire plurilingue et se penche en particulier sur le « parler bilingue » en postulant que toute théorie du langage doit, pour être valable, rendre compte de répertoires plurilingues et de la manière dont un locuteur plurilingue tire partie de l’ensemble de ses ressources dans différentes formes de parler unilingue aussi bien que bilingue.
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Linguistique française II : français langue étrangère. Syntaxe, lexique et textualité, de V. Fuchs & S. Meleuc
par D. Flamentpp. 137-138 -
Le français langue étrangère et seconde. Enseignement et apprentissage, de J. Defays & S. Deltour
par J. Binonpp. 138-140 -
La préposition en français, de L. Melis
par B. Hammapp. 140-141 -
Recherches sur le français parlé, n°18, Autour du Corpus de Référence du Français Parlé, de P. Cappeau & al.
par M. Debrockpp. 142-143