Sommaire des numéros

1996-1La communication parlée
(Spoken communication)
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  • Brigitte ZELLNER (Lausanne, Suisse)
    Structures temporelles et structures prosodiques en français lu
    (Temporal and prosodic structures in French reading)
    pp. 7-23

    Si la composante prosodique est intégrée dans les systèmes de synthèse de la parole depuis plusieurs années, une dimension temporelle a cependant été peu prise en compte. Il s'agit de la fluidité de la parole. Une parole fluide se caractérise par une gestuelle verbale produite avec aisance, avec des transitions et des attaques douces et un débit rapide et sans heurt. Il sera montré que, pour le français, le manque de fluidité dans les paroles de synthèse actuelles s'explique par la génération d'une structuration temporelle trop pauvre car cette structure est supposée être congruente à la structure accentuelle. Une nouvelle approche de l'organisation temporelle de l'énoncé sera ensuite présentée.


  • Geneviève CAELEN-HAUMONT (CNRS-Grenoble)
    Lexique, indices mélodiques et auto-interprétation
    (Lexicon, melodic indices and auto-interpretation)
    pp. 25-40

    L'objectif de cet article est de tenter, grâce à une expérimentation, de dresser un bilan des relations entre la prosodie et les différents domaines de la linguistique (syntaxe, sémantique) et de la pragmatique. La prosodie exerçant la fonction de véhiculer l'interprétation du sens que le locuteur accorde à son discours, la méthode qui est proposée est de définir des modèles linguistiques qui se prêtent à une quantification de telle manière qu'ils puissent à la fois fournir une stratégie interprétative des contenus linguistiques et également prédire une structuration mélodique de la trame lexicale. En nous appuyant sur les résultats d'une expérimentation montrant les liens entre d'une part les contraintes propres au texte, à la situation du discours et ses phases, et d'autre part la distribution des modèles et des indices mélodiques, nous définissons la prosodie, et plus précisément la mélodie, comme un lieu subjectif d'instanciation d'une dimension linguistique ou pragmatique dans un espace de nature pragmatique.


  • Louis-Jean BOË, Nathalie VALLÉE, Jean-Luc SCHWARTZ, Christian ABRY & Redda BERRAH (Grenoble / INPG-Grenoble)
    La matérialité des structures sonores du langage
    (The material aspect of sound structures in language)
    pp. 41-54

    Les grandes tendances des systèmes phonologiques des langues du monde relèvent-elles de contraintes de production et de perception ? Cette question s'inscrit dans le cadre d'une linguistique "orientée substance" proposée simultanément par Lindblom et Stevens en 1972. Sont présentées et discutées ici plusieurs tendances universelles des systèmes phonologiques qui pourraient être expliquées par la matérialité des structures sonores et resituées dans le cadre de l'ontogenèse.La matérialité et la prédiction des systèmes vocaliques et syllabiques nous semble un espace privilégié pour faire un état de la question à partir de travaux menés dans ce domaine à l'ICP à la lumière de certaines tendances universelles.


  • Bénédicte BOYSSON-BARDIES (DE) (CNRS-Paris)
    Que nous apprennent les enfants en babillant ?
    (What do babbling children teach us?)
    pp. 55-64

    L'étude rythmique et temporelle du babillage d'enfants de 8 à 10 mois, enregistrés à Paris, Londres, Hong-Kong et Alger, montre que, dès ces âges, les schémas de hauteur et d'organisation des syllabes terminales tendent à se rapprocher des formes caractéristiques des syllabes terminales du langage ambiant. Une étude comparative interlangues de l'organisation phonétique et de la structure syllabique du babillage montre de même que les processus de sélection perceptive interagissent avec les performances motrices de l'enfant. Le babillage apparaît ainsi comme un exercice qui révèle une sélection par les bébés des formes de l'espace phonétique et phonotactique propres à leur langue.


  • Marie-Claude PFAUWADEL-MONFRAIS & Nadia TEITLER (Hôpital Necker, Paris)
    La décomposition de la syllabe chez le bègue : évidence phonétique, interprétation phonologique et perspectives de remédiation
    (Decomposing the syllable of the stutterer: phonetic evidence, phonological interpretation and methods for remediation)
    pp. 65-80

    Les auteurs tentent dans une étude menée sur les productions de six locuteurs bègues,p; de mener une analyse et une réflexion sur les incidences phonologiques des clivages et ruptures de syllabe engendrés par ce trouble si particulier de la parole. Une étude plus particulière s'attache aux causes de l'inintelligibilité si fréquente de ces locuteurs, et à la nécessité pour l'interlocuteur de recomposer certains syntagmes, particulièrement en langue française où le bégaiement crée un problème unique sur les liaisons. Les conséquences quant aux attitudes pratiques à prendre en réhabilitation sont examinées.


    Mots-clés: 
  • Jacqueline LEYBAERT (Bruxelles, Belgique)
    L'acquisition de la lecture chez l'enfant sourd : l'apport du Langage Parlé Complété
    (The acquisition of reading skills with deaf children: the contribution of 'Completed Spoken Language')
    pp. 81-94

    Il est bien connu que les enfants sourds ont en général de grandes difficultés dans l'acquisition de la lecture et de l'orthographe. Le présent article propose que ces difficultés proviennent principalement du fait que ces enfants dépendent essentiellement de la lecture labiale pour percevoir le langage oral et que, pour cette raison, leurs représentations phonologiques sont sous-spécifiées. Deux études seront présentées ici pour soutenir cette proposition: 1/ une analyse de la façon dont des enfants sourds exposés au langage parlé et/ou à la langue des signes lisent et orthographient ; 2/ une analyse de l'effet de l'exposition à des systèmes visuels désambiguïsant la lecture labiale sur le développement des aptitudes phonologiques. La conclusion qui en est tirée est que les enfants sourds peuvent développer leurs aptitudes de lecture et d'orthographe de la même façon que les enfants entendants, à condition qu'ils soient exposés à un input linguistique dans lequel tous les contrastes phonologiques de la langue parlée sont spécifiés.


  • Jean PETIT (Orléans)
    L’évaluation du bilinguisme institutionnel
    (Evaluating bilingualism at school)
    pp. 95-106

    Ce texte, signé de celui qui l'a rédigé en 1994, est le rapport d'une Commission chargée d'évaluer une expérience de bilinguisme menée dans un certain nombre de classes alsaciennes à l'intiative de "l'Association pour le Bilinguisme en classe dès la Maternelle". Mais au-delà de l'évaluation d'une expérience particulière, ce rapport se présente aussi comme un bilan et une réflexion sur des questions auxquelles s'intéressent de plus en plus les chercheurs et les citoyens dans tous les pays européens. Compte tenu de leur importance, les notes qui éclairent ce rapport ont été volontairement placées en fin de texte.


    Mots-clés: 
  • Suzanne SCHLYTER (Lund, Suède)
    Télicité, passé composé et types de discours dans l’acquisition du français langue étrangère
    (Telicity, past tense and types of discourse in acquiring French as an foreign language)
    pp. 107-118

    Dans cet article est étudiée l'acquisition des temps du passé, et plus particulièrement du passé composé chez quelques apprenants non-guidés de français langue étrangère ayant le suédois pour langue maternelle. Il en ressort que, contrairement à la thèse aspectuelle avancée par Andersen, le passé composé est assez rapidement et largement utilisé pour référer au passé, avec des verbes de types sémantiques très divers.


Comptes rendus
  • Le(s) processus de la traduction / Translation Process(es), de V. META
    par H. Chuquet
    pp. 119-120
  • Le conditionnel dans le discours journalistique : essai de linguistique descriptive, de P. Haillet
    par A. Delaveau
    pp. 120-121
  • Les créoles, de R. Chaudenson
    par D. Fattier
    pp. 121-122
  • Fondamenti di sociolinguistica, de G. Berruto
    par F. Gadet
    pp. 123-124
  • Bibliographie des études sur le français parlé, de J. Ambrose
    par F. Gadet
    pp. 124-124
  • Quel français parler ? Initiation au français parlé au Canada et en France, de F. Mougeon
    par B. Martinie
    pp. 124-125
  • Pour une ambition francophone : Le désir et l'indifférence, de D. Gallet
    par H. Portine
    pp. 125-127
  • French Today: Language in its Social Context, de C. Sanders
    par S. Wachs
    pp. 128