Index de mots clés

Troubles du langage

  • Henny BIJLEVELD & Françoise ESTIENNE (Université Libre de Bruxelles / Université Catholique de Louvain)
    Multilinguisme et troubles du langage : état des lieux et modes d'action auprès d'enfants de la région de Bruxelles
    (Multiligualism and language disorders: current situation and specific actions with chidren in the Brussels region)
    2018, Vol. XXIII-2, pp. 29-44

    Après avoir situé le multilinguisme à l’échelle de Bruxelles, les auteures complètent l'article de F. Grosjean (dans ce numéro) en survolant, sous un autre angle, les diverses formes de multilinguisme, ses modalités d’acquisition et ses avantages qui dépassent de loin quelques éventuels inconvénients. Elles décrivent et analysent comment se passe une consultation pour enfants et adolescents multilingues qui sont envoyés pour troubles du langage. Elles s'intéressent plus précisément encore au bégaiement pour réfuter un préjugé encore trop répandu qui incrimine le multilinguisme comme cause de son éclosion.


  • Frédérique BRIN-HENRY (Centre Hospitalier de Bar-le-Duc)
    Using corpus-based analyses in specialised paramedical French
    2014, Vol. XIX-1, pp. 103-115

    Les termes diagnostiques apparaissant dans les comptes rendus de bilan orthophonique montrent des variations sémantiques et syntaxiques. Dans cet article nous décrivons la terminologie orthophonique en ce qu’elle révèle la réalité du patient et les représentations du professionnel concernant l’état pathologique du patient. Nous avons procédé à plusieurs étapes d’analyse sur un corpus de 436 textes français: extraction des termes fréquents (« difficultés »), examen des métadonnées concernant l’étiquetage diagnostique (utilisation de tests étalonnés, corrélation entre diagnostic posé et pathologie…), enfin description des propriétés sémantico-syntaxiques les plus saillantes (aspect dynamique, usage prépositionnel). Deux catégories principales opposent les termes relatifs à une conception fonctionnelle à ceux relatifs à une conception systémique de la pathologie. L’objectif est de poser les jalons d’une classification plus proche de la réalité de terrain.


  • Alain DEVEVEY (Lyon 2)
    Organisation catégorielle du lexique et maladie d'Alzheimer
    (Categorical organisation of the lexicon and Alzheimer's disease)
    2001, Vol. VI-1, pp. 89-98

    En insistant sur les travaux récents qui remettent en cause les concepts de prototype et de typicalité, ce travail présente les processus de catégorisation chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer à partir de deux thèmes principaux : celui du figement du prototype en stéréotype et celui de la distinction entre les représentations des objets du monde élaborées par un individu à un stade très précoce de son évolution d'une part, et les connaissances socialisées acquises ultérieurement. Nous analysons les processus de catégorisation chez plusieurs groupes de sujets (étudiants de langue anglaise et de langue française, sujets atteints de maladie d'Alzheimer, sujets témoins) appariés en âge, sexe et niveau d'études. La visée est d'étudier chez ces différents groupes deux effets sur la probabilité d'inclusion catégorielle : celui des contraintes et des catégories et celui de typicalité des exemplaires. Nous proposons ainsi de mettre en évidence des comportements spécifiques chez les sujets atteints de maladie d'Alzheimer.


  • Yoldès FOURATI-DAJEAN, Frédéric ISEL & Nicole BACRI (Paris 5 / Leipzig, Allemagne)
    Représentations phonologiques et structuration temporelle de la parole chez l'enfant déficient auditif
    (Phonological representations and the structure of speech in hearing impaired children)
    1999, Vol. IV-1, pp. 101-112

    Après avoir exposé les arguments qui justifient l'hypothèse que les enfants déficients auditifs disposent de représentations phonologiques organisées comme celles des enfants entendants, on étudie leur utilisation en production de la parole. Le code phonologique, construit sur l'intégration d'informations auditives, visuelles et proprioceptives, contient des informations temporelles. Ce sont elles qui vont permettre aux enfants sourds profonds d'anticiper la structure métrique prosodique de leurs énoncés. Une étude expérimentale est présentée à l'appui de cette proposition. La comparaison entre les productions d'enfants de 9;7 ans à 11;7 ans, sourds profonds ou non, lors d'une épreuve de lecture à haute voix, montre que, globalement, les enfants sourds profonds ne maîtrisent pas encore la métrique du français. Toutefois, une analyse détaillée des durées syllabiques et des pauses atteste la réalité chez ces enfants d'une programmation de la structure métrique des segments d'énoncés relativement courts. Ces résultats montrent l'intérêt de distinguer difficultés de programmation phonologique et compétence lexicale ou trouble de la temporalité.


    Mots-clés: 
  • Jacqueline LEYBAERT (Bruxelles, Belgique)
    L'acquisition de la lecture chez l'enfant sourd : l'apport du Langage Parlé Complété
    (The acquisition of reading skills with deaf children: the contribution of 'Completed Spoken Language')
    1996, Vol. I-1, pp. 81-94

    Il est bien connu que les enfants sourds ont en général de grandes difficultés dans l'acquisition de la lecture et de l'orthographe. Le présent article propose que ces difficultés proviennent principalement du fait que ces enfants dépendent essentiellement de la lecture labiale pour percevoir le langage oral et que, pour cette raison, leurs représentations phonologiques sont sous-spécifiées. Deux études seront présentées ici pour soutenir cette proposition: 1/ une analyse de la façon dont des enfants sourds exposés au langage parlé et/ou à la langue des signes lisent et orthographient ; 2/ une analyse de l'effet de l'exposition à des systèmes visuels désambiguïsant la lecture labiale sur le développement des aptitudes phonologiques. La conclusion qui en est tirée est que les enfants sourds peuvent développer leurs aptitudes de lecture et d'orthographe de la même façon que les enfants entendants, à condition qu'ils soient exposés à un input linguistique dans lequel tous les contrastes phonologiques de la langue parlée sont spécifiés.


  • Marie-Claude PFAUWADEL-MONFRAIS & Nadia TEITLER (Hôpital Necker, Paris)
    La décomposition de la syllabe chez le bègue : évidence phonétique, interprétation phonologique et perspectives de remédiation
    (Decomposing the syllable of the stutterer: phonetic evidence, phonological interpretation and methods for remediation)
    1996, Vol. I-1, pp. 65-80

    Les auteurs tentent dans une étude menée sur les productions de six locuteurs bègues,p; de mener une analyse et une réflexion sur les incidences phonologiques des clivages et ruptures de syllabe engendrés par ce trouble si particulier de la parole. Une étude plus particulière s'attache aux causes de l'inintelligibilité si fréquente de ces locuteurs, et à la nécessité pour l'interlocuteur de recomposer certains syntagmes, particulièrement en langue française où le bégaiement crée un problème unique sur les liaisons. Les conséquences quant aux attitudes pratiques à prendre en réhabilitation sont examinées.


    Mots-clés: 
  • Serge PINTO & Alain GHIO (Aix-Marseille)
    Troubles du contrôle moteur de la parole : contribution de l'étude des dysarthries et dysphonies à la compréhension de la parole normale
    (Disorders in motor control of speech: a contribution to the study of dysarthrias and dysphonias in normal speech comprehension)
    2008, Vol. XIII-2, pp. 45-57

    Si le terme de dysphonie est clairement identifié comme un trouble de la phonation, la dysarthrie est souvent restreinte, à tort, à un trouble arthrique. La dysarthrie caractérise en fait un trouble de l’exécution motrice de la parole, dont l’origine est une lésion du système nerveux central ou périphérique ; elle implique de multiples altérations possibles lors de la réalisation motrice de la parole, pouvant influencer la respiration, la phonation, l'articulation, la résonance et/ou la prosodie. La distinction entre dysphonie et dysarthrie selon l'étage anatomique atteint par un déficit ne rend donc pas forcément compte de la dualité entre les deux termes ; en revanche, une distinction établie plutôt sur la base de l'origine neurologique ou non du trouble semblerait plus adaptée pour décrire le plus précisément possible les multiples dysfonctionnements de la voix et de la parole. De fait, l'étude des dysarthries et des dysphonies pour la compréhension de la parole normale est une approche originale considérant la dysfonction comme un modèle d’investigation à part entière.


  • Liliane SPRENGER-CHAROLLES & Willy SERNICLAES (CNRS-Paris V)
    Acquisition de la lecture et de l’écriture et dyslexie. Revue de littérature
    (Acquisition of reading and writing skills and dyslexia: Review of the literature)
    2003, Vol. VIII-1, pp. 63-90

    L’objectif de cet article est de cerner comment s’effectue l’apprentissage de la lecture/écriture, et ce qui peut expliquer les pathologies développementales. Nous examinerons des résultats obtenus en anglais, en français, en allemand, en espagnol et en italien. Ces langues ont toutes des écritures alphabétiques avec toutefois des relations entre graphèmes et phonèmes plus ou moins "transparentes". Les résultats de ces études permettent de séparer ce qui est général de ce qui relève de paramètres spécifiques à l’environnement linguistique tant pour l’acquisition de la lecture et de l’écriture que pour la dyslexie. Cette revue de la littérature permet en outre de soutenir une hypothèse phonologique forte : la réussite et les échecs spécifiques de l’apprentissage de la lecture (et de l’écriture) dépendent, d’une part, de la transparence des relations grapho-phonologiques dans le système d’écriture et, d’autre part, de la qualité des représentations phonémiques du sujet.


  • Thi Mai TRAN (Institut d’Orthophonie de Lille)
    Les accidents de la parole dans le langage ordinaire et aphasique : du normal au pathologique
    (Between normal and pathological speech production)
    2001, Vol. VI-1, pp. 35-46

    La production de la parole est une activité cognitive complexe qui peut rencontrer, au cours des différentes étapes de son élaboration, plusieurs types de problèmes. Cet article s'attache à décrire le continuum qui existe entre production normale et pathologique de la parole. Les erreurs de performances observées dans le discours chez les locuteurs ordinaires et les paraphasies produites par les locuteurs aphasiques dans les mêmes conditions touchent les mêmes unités linguistiques et mettent en jeu des mécanismes psycholinguistiques similaires. Certains critères permettent cependant de différencier ces deux types de manifestations : la fréquence des erreurs, le rapport entre l'erreur et l'item-cible, la conscience de l'inadéquation de la production, les commentaires associés à l'erreur et le besoin du locuteur de se justifier. Ces critères contribuent à l'établissement de frontières entre production normale et pathologique.


    Mots-clés: 
  • Shirley VINTER (Besançon)
    La prosodie, structure d'accueil des compétences langagières. L'apport de la pathologie
    (Prosody and its importance in acquiring language skills by hearing impaired children)
    2001, Vol. VI-1, pp. 21-34

    L'objectif de cette étude est de montrer l'intérêt d'une approche psycholinguistique pour une meilleure compréhension des enfants souffrant de troubles du langage. Dans le cadre de l'Intonologie Developpementale Interactive, à travers l'analyse d'interactions adultes-enfants sourds et adultes-enfants dysphasiques, on insistera sur le rôle de la prosodie - rythme et mélodie - dans les enchaînements conversationnels, et comme structure d'accueil des futures compétences langagières de l'enfant.


  • Ray WILKINSON (Londres, Grande-Bretagne)
    Applying conversation analysis to aphasic talk: From investigation to intervention
    2006, Vol. XI-2, pp. 99-110

    L'analyse d'interactions auxquelles participent des locuteurs aphasiques, souffrant d'un trouble du langage suite à un accident cérébral, constitue un domaine de l'« analyse conversationnelle appliquée », qui a été alimenté par de nombreuses recherches ces dernières années. Dans ce champ, l'analyse conversationnelle a informé les interventions de chercheurs aussi bien que les pratiques cliniques de professionnels travaillant avec des locuteurs aphasiques et leurs familles. Cet article offre une synthèse des principaux résultats produits par les travaux portant sur la parole aphasique et s'inspirant des analyses de la structure de la parole-en-interaction ordinaire et non-aphasique - concernant notamment les réparations et l'alternance des tours de parole. L'article esquisse aussi la manière dont cette approche de l'aphasie peut être utilisée dans le domaine clinique ainsi que dans des pratiques professionnelles ordinaires.