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Mathieu AVANZI, Sandra SCHWAB & Pauline DUBOSSON (Neuchâtel, Suisse / Genève, Suisse)Prosodie et contact de langue : l’exemple du ‘français fédéral’
(Prosody and language contact: the case of federal French in Switzerland)2013, Vol. XVIII-2, pp. 77-90Dans cette étude, nous examinons les propriétés accentuelles d’une variété de français appelée ‘français fédéral’, parlée par des locuteurs d’origine suisse alémanique ayant émigré en Suisse romande. Pour ce faire, nous examinons les productions lues et spontanées de 4 groupes de 4 locuteurs chacun : 2 groupes de locuteurs natifs (originaires de Paris et de Neuchâtel), et deux groupes de locuteurs non-natifs (des Suisses allemands établis en Suisse romande depuis au moins une vingtaine d’années, originaires des cantons de Zurich et de Berne). Lors de l’analyse du corpus, nous nous concentrons sur trois grands types de phénomènes : la taille des groupes accentuels, le respect des règles phonologiques de bonne formation du groupe accentuel (ALIGN-HEAD et *CLASH) et la proportion d’accents secondaires réalisés en position initiale de mot. Si les résultats obtenus après examen des deux premiers paramètres vont dans le sens de l’hypothèse selon laquelle les locuteurs du français fédéral adaptent le système phonologique du français à leur propre système, nos résultats ne permettent pas de convoquer l’hypothèse du transfert en vue d’expliquer la forte proportion d’accents secondaires rencontrée dans les productions des locuteurs non-natifs.
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Christoph GABRIEL, Marion KRAUSSE & Tetyana DITTMERS (Johannes Gutenberg-University Mainz / University of Hamburg)VOT production in multilingual learners of French as a foreign language: cross-linguistic influence from the heritage languages Russian and Turkish
(La production du VOT chez des apprenants plurilingues du français langue étrangère : l’influence du russe et du turc comme langues d’origine)2018, Vol. XXIII-1, pp. 59-72Nous analysons la production d’occlusives (non-)voisées en français langue étrangère par des apprenants plurilingues parlant ou le russe ou le turc comme langue d’origine en plus de leur langue dominante, l’allemand. Les données de contrôle proviennent d’enregistrements réalisés avec des apprenants monolingues allemands. Les résultats montrent que les apprenants plurilingues sont avantagés en comparaison des monolingues par rapport à la production d’occlusives sourdes, ce qui n’est pas valable pour leurs contreparties voisées. Cela suggère que la (non-)aspiration de /p t k/ est perceptivement plus saillante pour les apprenants que la présence ou l’absence du pré-voisement de /b d ɡ/. Nous interprétons nos résultats généraux comme un avantage, du moins partiel, du plurilinguisme lors de l’apprentissage de langues étrangères.
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