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Déborah MÉLIGNE (INSERM Toulouse)Potentiels évoqués et accès aux représentations lexico-sémantiques de mots perçus de façon non consciente
(ERPs and lexical access for target words and related prime words vs unrelated prime words)2012, Vol. XVII-2, pp. 49-63La présente étude a pour objectif de déterminer que l’accès au sens d’un mot peut avoir lieu sans que nous ayons conscience d’avoir lu ce mot et que ce traitement sémantique peut dépendre de la classe grammaticale et/ou sémantique des mots. A cette fin, nous avons utilisé le paradigme d'amorçage subliminal qui permet une mesure indirecte de l’accès au sens des mots. Nous avons présenté aux participants un mot amorce de façon subliminale suivi de mots cibles identiques au mot amorce ou différents, à partir desquels ils devaient réaliser une tâche de décision lexicale. Notre première hypothèse pose que la présentation d’un mot amorce identique pourrait faciliter le traitement du mot cible de façon significative. Notre seconde hypothèse pose l’influence de la classe grammaticale et/ou sémantique des mots sur l’accès au sens. Une telle différence de traitement refléterait une organisation distincte des représentations lexico-sémantiques des mots au sein du cerveau.
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Guillaume THIERRY & Eirini SANOUDAKI (Bangor University (UK))Activation syntaxique non-sélective à la langue chez le bilingue précoce
(Non selective lexical access in early bilinguals)2012, Vol. XVII-2, pp. 33-48Il est aujourd’hui communément accepté que l’accès au lexique ne soit pas sélectif à la langue en cours d’utilisation. En revanche, les connaissances dans le domaine de la syntaxe sont beaucoup moins avancées. Des études observationnelles de production ont rapporté de nombreux exemples d’emprunts syntaxiques entre langues chez l’enfant bilingue, emprunts qui persistent à l’âge adulte. Dans l’étude présentée ici, nous avons testé pour la première fois si de tels effets de co-activation syntaxique entre langues existent aussi en compréhension, dans le cas des bilingues précoces de haute fluence. Nous avons utilisé les potentiels évoqués et un paradigme de décision binaire susceptible de moduler l’amplitude de la composante N2 pour montrer que des participants bilingues gallois-anglais sont prêts à accepter un adjectif en position post-nominale dans une phrase en anglais, alors que cette séquence n’est pas grammaticale dans cette langue. Cet effet, absent dans le groupe contrôle de participants monolingues anglais, peut être interprété comme le résultat de l’activation de la grammaire galloise, étant donné que la position de l’adjectif est post-nominale en gallois. Nos résultats permettent de proposer que l’activation des systèmes syntaxiques est non-sélective chez le bilingue précoce pendant la compréhension de phrases écrites.
Potentiels évoqués