-
Jean-François BONNOT (Strasbourg)Le développement linguistique du bilingue : aspects neurophysiologiques et acquisition du lexique
(The linguistic development of bilinguals: neurophysiological aspects and the acquisition of the lexicon)1997, Vol. II-2, pp. 71-80Cet article retrace les grandes lignes du développement linguistique du sujet bilingue, en mettant particulièrement l'accent sur les aspects cognitifs. Dans une première partie, on examine les données neurophysiologiques du développement langagier. On envisage ensuite quelques implications pour la neurophysiologie du bilinguisme. Enfin, dans une troisième partie, on présente un point rapide du stockage et de la gestion de l'information lexicale chez l'enfant bilingue.
-
Guri BORDAL (Oslo, Norvège)Le français centrafricain : un français à tons lexicaux
(The influence of the Sango tonal system on French in the Central African Republic)2013, Vol. XVIII-2, pp. 91-102Dans cet article, je présente le système tonal du français centrafricain (FC), la variété de français parlé à Bangui en République centrafricaine. L’étude se base sur un corpus d’enregistrements de la parole spontanée de douze locuteurs multilingues parlant surtout le sango et le français dans leur communication quotidienne. Je montre que le système tonal du FC est fortement influencé par le système du sango.
-
Antoinette CAMILLERI GRIMA (Malta)Challenging code-switching in Malta2013, Vol. XVIII-2, pp. 45-61
Cette contribution met l’accent sur certains phénomènes de contact entre langues et de code switiching, d’une particulière pertinence dans un contexte complètement bilingue comme celui de Malte, où les interlocuteurs bilingues utilisent au quotidien les deux langues, maltais et anglais, séparément ou ensemble. Dans une perspective sociolinguistique, ce contexte est un défi, car les bilingues – sociétés et/ou individus – , ne connaissent pas habituellement les deux langues également, et ne les utilisent pas pour les mêmes objectifs. Par ailleurs, dans la situation nationale décrite ici, le code-switching ne peut pas être toujours expliqué par différentes variables (conversation, situation, etc.). Il s’agit donc d’un contexte spécialement intéressant de langues en contact, illustré ici par des exemples de code switiching (oraux et écrits) empruntés à des domaines sociaux très divers.
-
Helen ENGEMANN (Goethe-University Frankfurt)Learning to think for speaking about space in child bilingualism2016, Vol. XXI-2, pp. 49-64
L’effet de l’âge sur l’acquisition de domaines sémantiques et conceptuels constitue encore une inconnue dans la recherche sur le bilinguisme précoce. Cet article compare l’acquisition de la référence au mouvement provoqué (Talmy 2000) en français en acquisition bilingue successive et simultanée. Les verbalisations d’évènements de mouvement montrent que les deux groupes de bilingues divergent considérablementdes enfants monolingues et manifestent des tendances à mi-chemin des monolingues de chaque langue. Même si on constate un effet de l’âge, l’impact des facteurs typologiques prédomine reflétant une stratégie de convergence. Nous proposons que ce résultat est lié à l’opacité du système français ainsi qu’au chevauchement partiel avec les schémas de lexicalisation anglais.
-
L. GOURY, Michel LAUNEY, F. QUEIXALOS & O. RENAULT-LESCURE (IRD-Cayenne)Des médiateurs bilingues en Guyane française
(Bilingual mediators in French Guyana)2000, Vol. V-1, pp. 43-60La Guyane se distingue par une réelle diversité culturelle et linguistique, souvent considérée pourtant comme un obstacle dans les milieux éducatifs. A la lumière des expériences d'enseignement bilingue menées au Brésil voisin, un projet de même type a été mis au point en Guyane. Il vise à mettre aux côtés des professeurs des écoles des 'médiateurs bilingues', recrutés dans le cadre des 'emplois jeunes', et qui soient en mesure d'accueillir les enfants dans leurs langues maternelles et de les aider ainsi à passer peu à peu à l'apprentissage d'une langue seconde. Pour soutenir ces 'médiateurs bilingues' dans cette tâche nouvelle pour eux, le projet prévoit que leur soit donnée une véritable formation, à la fois linguistique et pédagogique.
-
Jonas GRANFELDT (Lund University)Rôles de l'âge, de l'input et de la L1 dans le développement du français par des enfants L2
(On the respective roles of age, input and the L1 in the development of French by childs L2 learners)2016, Vol. XXI-2, pp. 33-48Cet article propose une synthèse des résultats d'un projet de recherches sur le développement du français par des enfants L2 (L1 suédois) dont l'âge du début d'acquisition (AdA) varie entre 3;5 ans et 6;5 ans. Nous en résumons les principaux résultats sur différentes structures grammaticales, notamment la finitude, les objets clitiques, le genre, l'accord sujet-verbe et les formes du passé. Les résultats montrent un développement qui tantôt ressemble à celui des apprenants L2 adultes, tantôt à celui des enfants bi- ou monolingues. Contra Meisel (2008), nous concluons que seul le facteur de l'âge de début d'acquisition ne peut pas expliquer les résultats. Notre conclusion pointe vers un développement influencé par plusieurs facteurs dont le niveau de développement de la L1, les propriétés des structures grammaticales et l'input.
-
François GROSJEAN (Université de Neuchâtel)Ȇtre bilingue aujourd'hui
(Being bilingual today)2018, Vol. XXIII-2, pp. 7-14Cette brève contribution commence par les facteurs qui favorisent le bilinguisme et les mythes qui l'entourent. Suivent alors deux parties. Dans la première, consacrée à la personne bilingue, l'auteur définit le bilinguisme, explique le principe de complémentarité, évoque l'évolution des langues chez le bilingue, aborde les modes langagiers dans lequel il se trouve - mode monolingue et mode bilingue - tout en rendant compte de la notion d'interférence et du parler bilingue, et dit quelques mots au sujet du biculturalisme. Dans la deuxième partie, dédiée à l'enfant bilingue, il présente les éléments qui favorisent le bilinguisme enfantin, aborde le bilinguisme simultané et successif, décrit la production langagière de l'enfant bilingue, et termine avec les effets du bilinguisme.
-
Jean PETIT (Orléans)L’évaluation du bilinguisme institutionnel
(Evaluating bilingualism at school)1996, Vol. I-1, pp. 95-106Ce texte, signé de celui qui l'a rédigé en 1994, est le rapport d'une Commission chargée d'évaluer une expérience de bilinguisme menée dans un certain nombre de classes alsaciennes à l'intiative de "l'Association pour le Bilinguisme en classe dès la Maternelle". Mais au-delà de l'évaluation d'une expérience particulière, ce rapport se présente aussi comme un bilan et une réflexion sur des questions auxquelles s'intéressent de plus en plus les chercheurs et les citoyens dans tous les pays européens. Compte tenu de leur importance, les notes qui éclairent ce rapport ont été volontairement placées en fin de texte.
-
Frida SPLENDIDO (Lund University)Phonetic-phonological development of early second language French Support for a child second language (cL2) mode of acquisition in phonology2016, Vol. XXI-2, pp. 19-32
Cette étude de cas multiples porte sur le développement phonético-phonologique du français L2 chez des enfants suédophones. Plus précisément, elle décrit le développement du Voice Onset Time (VOT) et de la liaison chez des apprenants L2 précoces comparés aux bilingues simultanés français-suédois et aux monolingues francophones. Bien que les productions des enfants L2 présentent des similarités initiales avec celles des adultes L2, elles ressemblent à celles des bilingues simultanés à des stades plus avancés. Ainsi, les données de cette étude de cas multiples soutiennent l’idée d’un mode d’acquisition ‘enfant L2’ également dans le domaine de la phonologie.
-
Guillaume THIERRY & Eirini SANOUDAKI (Bangor University (UK))Activation syntaxique non-sélective à la langue chez le bilingue précoce
(Non selective lexical access in early bilinguals)2012, Vol. XVII-2, pp. 33-48Il est aujourd’hui communément accepté que l’accès au lexique ne soit pas sélectif à la langue en cours d’utilisation. En revanche, les connaissances dans le domaine de la syntaxe sont beaucoup moins avancées. Des études observationnelles de production ont rapporté de nombreux exemples d’emprunts syntaxiques entre langues chez l’enfant bilingue, emprunts qui persistent à l’âge adulte. Dans l’étude présentée ici, nous avons testé pour la première fois si de tels effets de co-activation syntaxique entre langues existent aussi en compréhension, dans le cas des bilingues précoces de haute fluence. Nous avons utilisé les potentiels évoqués et un paradigme de décision binaire susceptible de moduler l’amplitude de la composante N2 pour montrer que des participants bilingues gallois-anglais sont prêts à accepter un adjectif en position post-nominale dans une phrase en anglais, alors que cette séquence n’est pas grammaticale dans cette langue. Cet effet, absent dans le groupe contrôle de participants monolingues anglais, peut être interprété comme le résultat de l’activation de la grammaire galloise, étant donné que la position de l’adjectif est post-nominale en gallois. Nos résultats permettent de proposer que l’activation des systèmes syntaxiques est non-sélective chez le bilingue précoce pendant la compréhension de phrases écrites.
Bilinguisme