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Bénédicte BOYSSON-BARDIES (DE) (CNRS-Paris)Que nous apprennent les enfants en babillant ?
(What do babbling children teach us?)1996, Vol. I-1, pp. 55-64L'étude rythmique et temporelle du babillage d'enfants de 8 à 10 mois, enregistrés à Paris, Londres, Hong-Kong et Alger, montre que, dès ces âges, les schémas de hauteur et d'organisation des syllabes terminales tendent à se rapprocher des formes caractéristiques des syllabes terminales du langage ambiant. Une étude comparative interlangues de l'organisation phonétique et de la structure syllabique du babillage montre de même que les processus de sélection perceptive interagissent avec les performances motrices de l'enfant. Le babillage apparaît ainsi comme un exercice qui révèle une sélection par les bébés des formes de l'espace phonétique et phonotactique propres à leur langue.
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Barbara DAVIS, Sophie KERN, Anne VILAIN & Claire LALEVÉE (Austin, États-Unis / Grenoble)Des babils à Babel : les premiers pas de la parole
(From babbling to Babel: first steps in speech development)2008, Vol. XIII-2, pp. 81-91La première année de l’enfant humain voit évoluer de façon asynchrone ses capacités de perception de la parole d’une part, et ses capacités à produire une communication verbale d’autre part. Tandis que les nombreuses études menées sur le versant perceptif de ce développement ont permis de mettre en évidence chez le bébé des capacités extrêmement précoces de traitement des signaux de sa langue maternelle, la production de parole a été moins étudiée, essentiellement en raison de la difficulté à mettre en œuvre ce type d’étude. Nous décrirons les avancées récentes de ce domaine de recherche, et nous montrerons que les données longitudinales et transversales permettent de révéler les contraintes anatomiques et motrices qui façonnent les premières productions vocales, ainsi que les stratégies mises en œuvre par l’enfant pour parvenir malgré ces contraintes à produire ses premières unités linguistiques.
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Annie MANSY, Marie-Luce HAMARD, Frédéric FOURCHARD, Philippe MARCHOIS & Alain GUERRIEN (Lille 2)Capacités motrices et capacités langagières d'enfants de 5 à 8 ans : leurs interrelations
(Interrelations between motor processes and language skills in 5-8 year old children)2001, Vol. VI-1, pp. 7-20La production de la parole implique des processus moteurs dont on peut se demander s'ils sont organisés de manière spécifique. Y a-t-il des liens entre l'organisation de la motricité de la phonation et l'organisation motrice en général ? Nous avons retenu l'hypothèse d'une représentation séquentielle indépendante de l'effecteur concerné, selon la théorie modulariste de Keele (1995), qui suppose que les séquences représentationnelles sont stockées comme des collections ordonnées d'outils abstraits, indépendants de tout système effecteur particulier. Des difficultés de fonctionnement de ce module représentationnel devraient se manifester dans différentes formes de motricité sollicitant la production de séquences, tant dans le langage oral que dans différentes activités motrices. Les interrelations entre les résultats à différentes épreuves de langage et épreuves motrices ont été étudiées chez 67 enfants de 5 à 8 ans. Le résultat le plus saillant est la différence significative d'efficacité à reproduire des rythmes selon que l'enfant est ou non en difficulté de langage. Ces résultats renforcent la pertinence d'une approche motrice dans l'étude des difficultés langagières.
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Séverine MILLOTTE (Genève, Suisse)Le jeune enfant à la découverte des mots
(Young children discovering words)2008, Vol. XIII-2, pp. 93-102Les enfants qui acquièrent leur langue maternelle doivent apprendre, entre autres choses, les mots de cette langue. Pour ce faire, ils doivent d’une part extraire la forme sonore des mots, donc segmenter la parole continue. Nous montrerons dans une première partie qu’il existe des indices de bas niveau, directement accessibles dans le signal de parole, qui permettent aux enfants d’extraire les mots des phrases, et ce même avant la fin de leur première année de vie. D’autre part, les enfants doivent ensuite réussir à assigner un sens à ces formes sonores et nous verrons, dans une deuxième partie, que cette tâche peut être facilitée par certaines connaissances syntaxiques. A nouveau, le rôle d’indices présents dans le signal de parole, les mots grammaticaux et les indices prosodiques, seront étudiés.
Acquisition du langage (L1)